Un tel art où, curieusement l’homme ne trouve pas sa place, se recommande par sa passion contenue, sa volonté de renouvellement et le dépaysement total qu’il nous offre.
Stéphane Rey, L’Écho
Un tel art où, curieusement l’homme ne trouve pas sa place, se recommande par sa passion contenue, sa volonté de renouvellement et le dépaysement total qu’il nous offre.
Stéphane Rey, L’Écho
Pol Fraiture est né à Bruxelles le 17 décembre 1946. Il peint depuis l’enfance. Dès ses 13 ans, il remporte plusieurs concours. A 19 ans, il expose pour la première fois dans une galerie à Namur. Dès 1966, il expose régulièrement, notamment à Bruxelles, Paris, Genève, Amsterdam, Anvers, Namur, Damme, Knokke, Bandol, Nassau ainsi qu’aux U.S.A. En 1975, il remporte la Médaille d’or au grand Prix du Jury, la Médaille d’argent au grand Prix de la Presse et la Médaille d’argent au grand Prix du Public d’Art pour Tous. Les expositions de 1976 et 1978 à Genève et de 1980 et 1981 à Paris sont placées respectivement sous les auspices du Consulat Général et de l’Ambassade de Belgique. Il décède à Bruxelles le 8 novembre 1981.
La peinture de Pol Fraiture révèle un monde caché se dévoilant progressivement lorsqu’on s’en approche. Pour dégager le sujet du fond, il utilise pour ses peintures à l’huile une technique qu’il a développée au fil des années.
D’une couche de fond étendue sur ta toile, il crée le dessin par l’application des couleurs suivant son inspiration.
Ensuite, en creusant les couches superposées, il définit les formes qui constituent le sujet du tableau. Puis il grave son motif dans la couleur fraîche, laissant apparaître dans le fin sillon d’autres couleurs en un contraste étonnant. La toile semble être éclairée de l’intérieur.
« Mes tableaux sont un voyage d’exploration. Je ne pars pas des formes, supports d’images, pour réaliser une harmonie formes-couleurs, mais je me laisse emporter par le monde des couleurs avec sa richesse de nuances et de tons. Tandis qu’à l’état de veille, le conscient se laisse solliciter par l’univers des sensations extérieures, ma peinture me fait pénétrer dans la profondeur de cette forêt de richesses insoupçonnées que sont les couleurs. Elles deviennent la véritable source des formes qui surgissent de mon moi profond. Les formes que j’y ressens naissent en moi comme des représentations. C’est tout un univers de sensations qui m’est révélé, que le monde des formes cache souvent. Je vis un rêve éveillé.
Je néglige la représentation des formes qu’apportent les sens – le moi conscient – et pénètre dans l’irréalité des harmonies de couleurs – le moi inconscient – Je découvre alors que les choses sont là sans formes représentées. J’ai quitté l’extériorité apportée par mes sens et l’intellect et aborde l’intériorité du monde secret du moi profond. Le monde des images mentales devient dans mes tableaux la réalité même.
Pour découvrir dans mes tableaux la vie intérieure du monde des couleurs, il importe de prendre du temps lorsqu’on les parcourt. Si je recours encore à l’utilisation graphique de certaines formes (paysages, végétation, fleurs…), c’est afin de favoriser une communication avec le spectateur et d’amener davantage de personnes à découvrir par elles-mêmes ce monde caché de la couleur »
Pol Fraiture
Bruxelles :
Paris :